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Le code typographique

Qu’est-ce que le code typographique ?

C’est un ouvrage mais aussi un langage. Un langage que les acheteurs d’imprimés ont tout intérêt à posséder s’ils désirent échanger de façon efficace avec leurs prestataires de l’imprimerie. Échanger, c’est à dire : comprendre et se faire comprendre.

La composition des textes obéit, en effet, à certaines règles très précises, souvent ancestrales, ayant pour double but, tout d’abord d’en permettre la parfaite compréhension par le lecteur ; c’est la lisibilité, ensuite de respecter l’esthétisme du texte ; c’est la visibilité. Ces différentes règles sont réunies dans un ouvrage dont tout le monde a, un jour, entendu parler : le code typographique.

Il en existe de multiples versions, d’auteurs différents. Certains sont très complets, tel le Lexique de l’Imprimerie nationale mais aussi très ardus, difficiles à pénétrer, décourageants pour tout dire. Préférons le Manuel de typographie élémentaire d’Yves Pérousseaux,
« À l’usage des personnes qui pratiquent la P.A.O » suffisamment simplifié et clair. Il va à l’essentiel et se lit comme un roman !

Le respect des règles typographiques ne doit pas être l’apanage de quelques spécialistes pointilleux et obsédés. C’est l’affaire de tous car tous nous voulons que notre message – ce que nous avons à dire, à exprimer, à expliquer – soit parfaitement accepté et compris par celui qui nous lit.

Les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés !

Hélas, si certains acteurs du texte sont consciencieux et respectueux des règles typographiques, d’autres moins scrupuleux les bafouent allégrement et sans complexe. Ce sont pourtant pour la plupart, des professionnels, agences de communication, studios de création, photograveurs ou imprimeurs, qui nient l’existence même du code typographique et « récupèrent » les textes tels quels sans enrichissement aucun. Les mêmes considèrent souvent les règles typographiques comme obsolètes, compliquées et contraignantes. Quant aux donneurs d’ordres, les clients, ils intègrent de plus en plus les étapes de pré-presse, notamment la mise en page, sans se préoccuper des règles typographiques. Ils ignorent aussi que leur devoir est d’exiger de la part de leur agence ou studio (interne ou externe) des textes exempts de toute faute orthographique et typographique.

Les mauvais exemples ne manquent pas !

Les fautes typographiques les plus grossières (sans parler des fautes d’orthographe ou de syntaxe, bien entendu !) se retrouvent souvent sur les médias les plus visibles. Elles fleurissent ça et là, s’étalant en
4 x 3 sur les panneaux d’affichage, dans les journaux et les magazines ou sur les petits écrans. Pourtant, compte tenu de l’extrême étendue de leur auditoire, les annonceurs et les médias n’ont-ils pas obligation d’excellence ?

Cette exigence du bien communiquer grâce au code typographique s’applique, finalement, à chacun d’entre nous, à la place qui est la sienne. Aujourd’hui, grâce aux ordinateurs, aux imprimantes et à l’Internet, nous sommes en mesure, nous aussi, de produire notre propre communication. Professionnels ou non, tous les acteurs du texte, tous les donneurs d’ordres doivent intégrer dans leur participation à l’édition ou à la diffusion d’un document le respect des règles typographiques. Non par principe mais par souci d’efficacité, répétons-le.

Capitales anarchiques !

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles sont distribuées largement, généreusement, anarchiquement et uniquement en fonction de l’importance que l’on veut bien donner à un mot, un titre ou une fonction. Leur usage répond pourtant à des prescriptions bien précises. À un réel souci démocratique et républicain.

Un président-directeur général n’a pas plus droit à la capitale qu’un gardien-chef et l’évêque de Rouen ne peut pas plus y prétendre que le curé de Cucugnan. En revanche, le Code civil prend une capitale, le code typographique, non. On fête la Saint-Nicolas mais on boit du saint-émilion, les Espagnols, (nom d’un peuple), parlent l’espagnol (nom d’une langue). On dit aussi l’Imprimerie nationale (organisme unique) et l’imprimerie moderne (il y a tant).

Les abréviations ne datent pas d’aujourd’hui !

Dès l’antiquité afin d’économiser les supports de l’écriture et de gagner du temps, les scribes, et, plus tard, les copistes inventèrent les signes abréviatifs et les ligatures.

Les abréviations sont à consommer avec modération. Leur but est de simplifier l’écriture de certains mots qui reviennent souvent dans un texte. Mais, attention, cette simplification ne doit pas nuire à la compréhension du texte et, surtout, les abréviations utilisées dans un ouvrage doivent toujours être les mêmes.

Certaines font d’ailleurs l’objet de dispositions légales, d’autres sont fixées par l’usage. Faute d’avoir en tête toutes les abréviations existantes, le mieux est de se reporter au code typographique. Par bonheur, les différentes éditions disent toutes la même chose !

Dans ce domaine des abréviations, les erreurs les plus courantes et les plus grossières se retrouvent, comme par hasard, dans les textes les plus visibles , y compris dans des logos ou base line. On lisait notamment il n'y a pas si longtemps : « téléphoner devient un 6ème sens », « les matches de 2ième division », « les élèves de 1ère, au lieu de : « 6e sens », 2e division et 1re. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?

Quelques subtilités sont également à signaler. L’abréviation de « hors taxes » s’écrit ht, alors que
« toutes taxes comprises » devrait s’abrèger en TTC. Ceci afin d’éviter la confusion avec haute tension (HT) dont l’emploi est antérieur à celui de TTC. Mais, modernisme oblige, "HT" pour "hors taxes" est maintenant admis.

Numéro s’abrège toujours en bas de casse (bdc), c’est à dire en minuscule, même dans une phrase en capitales, et en mettant un o supérieur : n°.

Les mesures de degrés présentent aussi une particularité : un angle de quarante-cinq degrés s’écrit : 45°. Mais une température de quarante-cinq degrés Celsius (et non pas centigrades) s’écrit : 45 °C.

Dès qu’il est question de tarifs « à la minute », l’abréviation la plus communément utilisée pour minute est : mn, vous apprendrez avec stupéfaction que la seule autorisée est : min (sans point).
Même s’il existe près de deux cents abréviations conventionnelles, certains mots pourtant très utilisés n’en ont pas, millier, million et milliard, par exemple. On notera que ces noms prennent la marque du pluriel, à l’inverse de mille qui est toujours invariable. Cependant, l’office des publications de l’Union Européenne donne "Moi" et "Mrd" comme abréviations de million et milliard. Aucun code typographique consulté n’en parle et force est de constater que ces abréviations sont très rarement utilisées. La plus célèbre, souvent appelée « et commercial » (&), se nomme en réalité l’éperluette (ou esperluette). L’éperluette représente la ligature du e et du t de la conjonction de coordination et.


La fameuse aobace (ou arrobace, arrobas, arose) serait la ligature du latin ad, très utilisée par les copistes. Elle a disparu de la typographie française mais s’est perpétuée dans les pays anglo-saxons, surtout aux États-Unis où ce symbole a été utilisé en comptabilité comme symbole de at (tant de quantité à tant l’unité). Ce signe a donc toujours figuré sur les claviers des machines à écrire américaines, et plus tard françaises, car il servait effectivement pour l’établissement des factures et des tarifs. Plus tard les programmateurs informatiques le reprirent à leur compte dans la création de noms et d’adresses, puis, plus récemment, pour désigner une adresse sur Internet.

Quelques problèmes dans l’écriture des nombres.

Les nombres peuvent, en effet, être écrits en lettres, en chiffres arabes (1, 2, 3, 4 …) grandes et petites capitales, ou romains (I, II, III, IV …) grandes et petites capitales. Mais quand exactement ? Dans un texte courant, on compose généralement en lettres (un, deux, trois, quatre …) les nombres inférieurs à 10 et ceux employés substantivement. Exemple : « miser sur le trente-six ». (Cet exemple me permet de préciser également que, en dessous de cent, les nombres se composent avec un trait d’union sauf s’ils sont liés par la conjonction de coordination "et").

On compose en chiffres arabes les nombres dans les quantités, en séparant la partie décimale de la partie entière par une virgule et les milliers par une espace d’un quart de cadratin : 528 947,19, et non pas par un point.
Les dates et heures et les âges
Dans une date on évitera d’écrire 03 octobre, mais 3 octobre.

On compose, en revanche, en chiffres romain grandes capitales les numéros des souverains (Élisabeth II) ou des régimes politiques (IIIe République).
À propos de République, notez que l’on dit et écrit « IIe République » parce que d’autres l’ont suivie, mais « second Empire » car ce fût le dernier. Dans le même ordre d’idée, on écrit aussi « la seconde guerre mondiale » car, jusqu’à présent, du moins …

Les siècles (le XVIIIe s.) et les subdivisions de pièces de théâtre (acte II, scène IV) se composent en chiffres romains petites capitales.

Oui, il faut mettre des accents sur les capitales !

Leur omission a pour origine la « culture » dactylographique en raison, semble-t-il, de l’absence des majuscules accentuées sur les premières machines à écrire d’une part, d’autre part, au temps de la composition plomb, toutes les polices de caractères ne comportaient pas forcément d’accent sur les capitales, pour des raisons techniques de fabrication des caractères. Aujourd’hui, les possibilités de la PAO permettent d’accentuer correctement les capitales, ce qui permet, non seulement de respecter et la typographie et l’orthographe, mais aussi d’éviter les confusions que son omission entraînerait. Les exemples de manquent pas, ils sont parfois loufoques. Chaque code typographique cite des mots ou des phrases dans lesquels l’absence d’accent sur les capitales déroute les lecteurs :

AUGMENTATION DES RETRAITES ou AUGMENTATION DES RETRAITÉS

ENFANTS LEGITIMES ou ENFANTS LEGITIMÉS

Le PALAIS DES CONGRES ne serait donc qu’un gigantesque aquarium ?

Encore faut-il savoir quel accent il convient de placer, la langue française est remplie de ces pièges qui rebutent ou excitent les auteurs et leurs lecteurs : on peut mener une vie de bohème en Bohême, jeûner pour le déjeuner, un être fantomatique ressemble fort à un fantôme et un vénézuélien est originaire du Venezuela. Sans oublier le classique Georges Clemenceau, sans accent.

Les signes de ponctuation sont plus importants qu’on ne croit.

Ils donnent au texte son rythme et permettent une lecture agréable et compréhensible. Leur emploi est du domaine de la rédaction des textes et donc de leur auteur.

En revanche, les règles de composition qui leur sont associées sont bien du ressort des acteurs du texte. Les erreurs rencontrées le plus souvent sont :
- une capitale après un deux points ;
- des points de suspension après etc.;
- et l’utilisation systématique des guillemets "anglais" à la place des guillemets "français".

Il n’est donc pas inutile de rappeler que :
- après un deux points, on met généralement une bas-de-casse ou minuscule, sauf nom propre, début d’une citation et énumération commençant par un numéro.
- Que l’abréviation de « et cetera » ne doit ni être répétée ni suivie de points de suspension, qui eux, vont toujours par trois.
- Enfin, en typographie française, il faut privilégier les guillemets français (« )et utiliser les guillemets anglais ( '' ) seulement lorsqu’un mot ou une phrase est déjà entre guillemets. Les crochets jouent le même rôle dans une phrase déjà entre parenthèses.

Euro, Euros, euros, euro, ...

L’arrivée de l’euro a fait couler beaucoup d’encre et suscite encore bien des interrogations, surtout quand il s’agit de l’écrire. Les acteurs du texte, dont le travail a valeur d’exemple, ont besoin de renseignements fiables que voici :
- le mot « euro » s’écrit sans capitale, que celui-ci désigne la monnaie européenne ou l’unité d’un nombre. Pourquoi ? Parce que les noms des ancienns monnaies ne prenaient pas la capitale non plus ;
- le mot « euro » prend la marque du pluriel : un euro, des euros. (un franc, des francs).
Par convention communautaire, sur les pièces et les billets le mot euro est toujours écrit au singulier, le pluriel étant différent selon les pays : euri en italien, Euren en allemand (avec la capitale) ;
- le symbole officiel de l’euro est : €.. Ce symbole se place après le nombre et sans marque du pluriel, on laisse une espace entre le nombre et l’unité : 250 euros ou 250 € , en aucun cas on ne doit mélanger le symbole et les lettres du mot : €uro !

À part ce symbole, le mot "euro" n'a pas d'abréviation


- le Conseil européen de Madrid de décembre 1995 indique aussi que : « l’euro est divisé en cent subdivisions appelées cent ». Et non pas centime, encore moins centime d’euro ou euro-centime. Le mot cent, comme centime d’ailleurs, n’ayant pas d’abréviation on écrira par exemple 50 cents en toutes lettres. Pourtant, les habitudes franco-françaises ont la vie dure et, beaucoup de prix sont exprimés en centimes, le mot centime perdure donc d’où la nécessité de lui trouver une abréviation.

L’abréviation d’un mot se fait soit par retranchement des lettres finales que l’on remplace par un point, ce qui pourrait donner : cent., soit par retranchement des lettres médianes, mais en conservant la (les) dernière(s) : selon ce principe, l’on obtiendrait : ce (le e étant placé en lettre supérieure). Pas très covainquant tout ça ! Heureusement, il y a les exceptions, celles qui confirment la règle, consacrées par l’usage. Et dans le cas de centime, l’usage a admis l’abréviation : ct. Pourquoi pas, à partir du moment où tout le monde utilise cette abréviation et uniquement celle-là, et ce, afin que le lecteur identifie immédiatement le mot abrégé. En revanche, on ne doit pas ajouter la marque du pluriel.

Pour terminer sur ce chapitre, rappelons que le pluriel commence à deux, cela évitera de voir dans des spots publicitaires : 1,4 litres ou 1,12 euros la minute !

Cette affichette est apposée dans tous les bus de la RATP, elle contient une faute d'orthographe et une faute typographique !
(Cliquez dessus pour l'agrandir)

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Une affiche avec une abréviation fantaisiste de "euro"
(Cliquez dessus pour l'agrandir)

Inconnu

Une autre affiche !
(Cliquez dessus pour l'agrandir)


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Rédigé le 16/12/2006 à 13:58 dans À propos du code typographique | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)

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